L’évaluation des dommages par incendie : une méthode adaptée

Dans le cadre de mon mémoire, je me suis intéressé à l'auscultation des bâtiments incendiés, une étape cruciale pour évaluer les dommages et prendre des décisions éclairées sur la réparabilité ou la démolition de la structure. Mes recherches m’ont mené à élaborer une méthode en quatre étapes pour vous guider dans l’analyse délicate de ces dommages.

Cet article vise à vulgariser ces informations et à offrir des pistes de réflexion aux professionnels du domaine, afin de mieux évaluer le potentiel de réparabilité d’un bâtiment.

Méthodologie

La méthodologie adoptée repose sur quatre étapes clés, permettant de structurer et d’approfondir l’analyse.

1. Collecte d’information

Il convient d’abord de rassembler toutes les données disponibles sur le bâtiment avant et après l'incendie :

• Plans de construction ;
• Historique des rénovations ;
• Témoignages des occupants ou des premiers intervenants.

Cette phase est essentielle pour comprendre le contexte structurel et fonctionnel du bâtiment ainsi que pour évaluer les impacts de l'incendie.

L’utilisation d’outils en ligne tels que Google Street View ou Google Earth permet d’observer l’état d’un bâtiment à différentes périodes dans le passé.

2. Inspection du bâtiment

POURQUOI FAIRE INSPECTER LE BÂTIMENT PAR UN EXPERT ?
Le but est de caractériser l’incendie et ses conséquences directes sur le bâtiment. Cette deuxième étape implique plusieurs analyses :

• Déterminer la durée de l'incendie ;
• Calculer les températures maximales atteintes ;
• Cibler les zones les plus touchées.

NOUS SOMMES ÉQUIPÉS POUR VOUS OUTILLER
Les sondes thermiques, les essais de dureté ou les relevés des traces de carbonisation et de fumée sont autant d’outils utilisés chez Origin pour identifier les éléments structurels les plus endommagés.

3. Analyse des matériaux

Durant cette phase, l’expert se concentre sur l’étude du comportement des matériaux de construction exposés à l’incendie.

UNE PERTE IMPORTANTE
L’acier peut perdre jusqu’à 50 % de sa résistance à partir de 600°C. Le bois se consume en fonction du temps d’exposition, tandis que le béton peut subir des microfissures internes qui peuvent affecter sa résistance structurelle.

LA RÉFÉRENCE DU JOUR
La norme actuelle CSA 086 propose 0,7 mm/min pour du bois massif en 1D.

Des évaluations in situ ou des tests en laboratoire grâce à nos experts en métallurgie nous permettent de déterminer l’état résiduel de ces matériaux et de calculer leur capacité à supporter des charges futures.

4. Analyse des constatations

Dans cette dernière étape, les données collectées sont croisées pour évaluer l’état général de la structure. Cela signifie que les éléments irrécupérables sont identifiés, la redistribution des charges est analysée et les risques que de nouvelles défaillances surviennent sont vérifiés.

À QUOI ÇA SERT ?
Ce diagnostic est nécessaire pour que l’expert puisse formuler des recommandations claires concernant le nettoyage, la reconstruction ou la démolition du bâtiment.

Pour un règlement équitable

Cette méthode en quatre étapes contribue ainsi à un règlement équitable des pertes. Elle offre aux experts un cadre rigoureux misant avant tout sur la sécurité des occupants et des intervenants.